Le collège de l’autonomie individuelle et collective
S’il y a pour Castoriadis une dimension chaotique de l’Être, c’est en tant que celui-ci n’est pas achevé, mais participe d’une dynamique dans et par laquelle il y a création (et destruction). En liant ces deux notions, il confère à la notion de création un sens radical : est création ce qui est radicalement nouveau, c’est-à-dire qui n’est pas dérivable de ce dont il procède, qui n’est pas exhaustivement déterminé par ce qui le précède. Ce concept de création marque ainsi l’opposition franche de Castoriadis aux théories déterministes ou mécanistes.
Pour lui l’écologie est subversive car elle remet en question l’imaginaire capitaliste qui domine la planète. Elle en récuse le motif central selon lequel notre destin est d’augmenter sans cesse la production et la consommation. On ne se demande plus s’il y a des besoins à satisfaire, mais si tel exploit scientifique ou technique est réalisable. S’il l’est, il sera réalisé et l’on fabriquera le « besoin » correspondant.
Le projet d’autonomie tient une place centrale dans la philosophie castoriadienne, au point que l’on puisse le considérer comme l’un des axes à partir duquel une grande part des réflexions de Castoriadis s’articulent. Il se présente comme un projet de dépassement ou d’abolition de l’hétéronomie sociale et individuelle qui aurait dominé au cours de l’histoire.
En cohérence avec le collège Marcuse, le collège Castoriadis réfléchit à l’Alternative.
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