15- En guise de solution

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Revenons à Jonathan DAWSON, Il nous parle des difficultés que les écovillages ont à surmonter : 

Jonathan DAWSON: “Au niveau technique : La transformation locale des aliments est devenue totalement impossible. Il est légal de bourrer nos animaux de ferme d’antibiotiques, nos légumes de pesticides, nos aliments d’additifs et notre eau de nitrates, mais plus ou moins illégal d’utiliser un processus où l’acier inoxydable, la réfrigération et l’éclairage fluorescent n’entrent pas en jeu. Les écovillages sont aussi confrontés à leur isolement et leur manque d’intégration au tissu de leurs propres biorégions. Les participants ne possèdent que peu de bras et luttent énormément pour se maintenir à flot. Il ne leur reste alors que peu de ressources à investir au service d’une cause plus vaste.”

Il semblerait que la réponse soit dans la revendication politique:

Droit au Boycott, Droit de décider des technologies futures, Tribunal moral mondial pour juger les crimes commis contre l’avenir de l’humanité, (voir: certains semenciers criminels et les brevetages du vivant) Les revendications locales portées au niveau national et international comme par exemple, un statut pour la vie en nomade, habitat en structure légère et autres exemples: Fortes recommandations faites aux chaînes de distribution de réserver des rayonnages aux produits locaux (30/40 km livrés en direct par le producteur) avec une limitation de marge de mise en vente à 5 à15 % (a calculer) selon les produits (secs ou réfrigérés)

Mais aussi l’organisation d’alternatives vers l’autonomie alimentaire, passage obligé vers la libération de l’esprit de ses angoisses du ventre. Il faut suivre les recommandations de Pierre Rabhi, Masanobu Fukuoka et Jeremy Rifkin pour cela.

Pierre Rabhi anime régulièrement des conférences ou des ateliers sur les thèmes de la simplicité volontaire et de la décroissance. Considéré comme artisan de l’altermondialisme, il est invité lors du Forum social européen, et intitule un de ses exposés « Donner une âme à la mondialisation ». Il crée en 2007 le Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, appelé ensuite mouvement Colibris », dont la mission est d’aider chacun à construire, à son échelle, de nouveaux modèles de société fondés sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme. Il a fait partie du comité éditorial du mensuel français La Décroissance et est vice-président de l’association Kokopelli qui œuvre à la protection de la biodiversité (à la production et à la distribution de semences issues de l’agriculture biologique et biodynamique) et à la régénération des sols cultivés.

Masanobu Fukuoka, La Voie du retour à la nature : théorie et pratique pour une philosophie verte. La philosophie de cette agriculture, faire avec la nature et pas contre elle, entre en forte résonance avec celle de Bill Mollison et David Holmgren, les deux fondateurs du concept de “permaculture” ou “agriculture permanente”, et cela malgré des différences notables dans la mise en pratique. L’agriculture naturelle, implique à l’homme de se positionner en tant qu’observateur attentif de la nature, reste basée sur le non-agir (pas de produit fertilisant préparé comme le compost, pas de taille) alors qu’en permaculture ou agriculture permanente, la mise en place d’un zonage amène à intensifier certaines cultures par des transferts de fertilité entre zones (ajout de compost, fumure, arbres fruitiers palissés et taillés), l’homme s’y considère comme un “organisateur” de la nature.

Jeremy Rifkin: né le 26 janvier 1945 à Denver dans le Colorado, est un essayiste américain, spécialiste de prospective (économique et scientifique). Il a aussi conseillé diverses personnalités politiques. Son travail, basé sur une veille et une réflexion prospective, a surtout porté sur l’exploration des potentialités scientifiques et techniques nouvelles, sur leurs impacts en termes sociétaux, environnementaux et socio-économiques. Il est également fondateur et président de la Fondation pour les tendances économiques (Foundation on Economic Trends ou FOET) basée à Washington. Pour J Rifkin il faut la création conjointe d’un système distribué de production et distribution d’énergies renouvelables. Cette énergie (petit éolien, photovoltaïque, géothermie…) serait produite non plus dans de grandes centrales toujours source de dépendance, de risque et associées à d’importantes pertes en ligne, mais un peu partout et de manière décentralisée, directement sur les constructions (toitures, terrasses, murs, vitrages photovoltaïques, murs anti-bruit…) ou via les fondations (géothermie, puits canadien). d’une capacité à stocker une partie de cette énergie (sous la forme d’hydrogène notamment), et à la redistribuer une partie de l’énergie ainsi produite de manière « décentralisée », par l’intermédiaire d’un réseau intelligent de type « smart grid », sans émissions de gaz à effet de serre. L’ensemble du système sera de plus en plus interactif, intégré et homogène. Le partage et l’interdépendance sera source de nouvelles opportunités de développement économique, moins basés sur la concurrence, et plus sur la coopération.

Difficultés aussi à surmonter au niveau culturel : 

Jonathan DAWSON: “Les communautés traditionnelles du Sud ont été minées non seulement par le comportement agressif des grandes multinationales qui ont usurpé le contrôle des ressources communautaires, mais aussi par le déluge de messages médiatiques qui a ébranlé les valeurs traditionnelles et les modes de vie. Au Nord, les efforts pour plus d’autosuffisance et de modération ont été balayés par la norme culturelle dominante selon laquelle la qualité de la vie pouvait être assimilée aux niveaux de consommation matérielle. Les tentacules des médias ont atteint les communautés les plus reculées, avec leurs séduisants messages de consumérisme L’individualisme croissant de toute la société se reflète au sein des écovillages eux-mêmes. Les individus aspirent à construire leur propre maison et revendiquent plus d’espace privé. Faute de modèle communément reconnus, chaque nouveau groupe est contraint de réinventer la roue”

L’antidote d’Herbert Marcuse: La Philosophie du grand refus 

Eros et civilisation et L’homme unidimensionnel datent respectivement de 1955 et 1964. Il s’agit là d’une période où Marcuse intègre pleinement les données de la psychanalyse dans sa pensée sociale. Devenu professeur à l’université de San Diego en Californie, il devient un des référents de la Nouvelle Gauche. Ses interventions et débats où il prend position pour une révolte radicale (le Grand Refus) ne doivent pas faire penser à une formulation explicite d’une politique concrète: il s’agit essentiellement d’un discours éthico-philosophique, que certains qualifient d’idéologique, étroitement associé à une revendication hédoniste et à des préoccupations esthétiques. De cette période datent aussi ses textes consacrés à la “nouvelle sensibilité” (voir “Contre-révolution et révolte” et “la dimension esthétique”, critique virulente du réalisme socialiste) caractéristique des mouvements radicaux des années 60 témoignent d’une pensée esthétique proche de celle d’Adorno.

Jonathan Dawson fait preuve de réalisme en concluant ainsi son discours,

Jonathan DAWSON “les écovillages ne se sont pas développés autant que ce qu’on espérait. Pour gérer la pénurie énergétique à venir, les communautés n’auront pas d’autre choix que de suivre le chemin que les écovillages ont été les premiers à emprunter.”

Suite…

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