16- Le design global comme science des réseaux aujourd’hui !

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Pour en revenir à l’idée d’un projet collectif comme celui d’un Design global (local-global) Je procède par conceptualisation parcourant l’idée formée dans mon esprit sous toutes ses facettes. A la suite de cela, j’en recherche les antécédents et les similitudes existantes. Une idée seule ne porte pas . Il lui faut une résonance. C’est ainsi que le concept de design global résonne aujourd’hui comme un carillon à l’heure de minuit ! Concept anglo-saxon ? peut-être ?
Il s’agit entre autres, de penser et réorganiser son quartier comme le ferait un jardinier japonais à l’aide d’une véritable pensée écologique et esthétique.

Pour les Situationnistes, la vie réelle de l’individu se concrétise dans son quotidien. C’est seulement dans la subjectivité vécue qu’il peut retrouver la vie dont le spectacle et le spectacle de l’art l’a dépossédé. Ils partait donc du principe qu’une révolution qui ne changerait pas fondamentalement la réalité quotidienne de tout un chacun ne serait ni plus ni moins qu’une nouvelle forme de domination et de spoliation. Or, grâce à la construction de situations, la vie quotidienne devait au contraire être affranchie des structures fixes et des processus mécanisés de la réalité de la vie.
Un directeur artistique qui prendrait cette charge, tel un Asger Jorn devant un Bauhaus imaginiste international situationniste, ne pourrait l’assumer seul. L’université populaire de par son histoire est légitime désormais dans cette fonction à ouvrir les portes du savoir à tout être humain désireux de se forger à la pensée éco-citoyenne du monde.

Ses grands penseurs en sont: Herbert MARCUSE, Corneluis CASTORIADIS, Bernard CHARBONNEAU, Theodor ADORNO, Laurent GERVEREAU, Lester BROWN, Paul ARIES, Pierre RABHI, Masanobu FUKUOKA, Jeremy RIFKIN, Pierre jc ALLARD, Jean-François NOUBEL, Edgar MORIN, Pierre BOURDIEU, Roland BARTHES, Gilles DELEUZE, Paul-Michel FOUCAULT, Guy DEBORD, Régis DEBRAY et bien d’autres …

(Il est bien entendu qu’il faut conserver un esprit critique vis à vis de leur pensée, de leurs oeuvres et de leurs parcours, ils nous apportent surtout des clefs pour notre émancipation et le choix qui en a été fait ici n’est pas exclusif.) Elle aurait un rôle fondamental dans l’apport de données et de matières premières au collectif d’artistes ayant pris en charge ce projet de bureau de design global public sous forme de contraintes et d’exigences au projet collectif . Dans ce cas il s’agit d’aborder directement une pensée alternative, de réfléchir au processus d’autonomisation individuelle et collective et d’entamer des processus de résilience collective tout en adoptant la philosophie du grand refus à la pensée dominante. * résilience collective: La résilience collective ou communautaire est la capacité d’une communauté de continuer à vivre, fonctionner, se développer et s’épanouir après un traumatisme ou une catastrophe. Le verdict est unanime au regard du panthéon des penseurs de l’universalité. Nulle solution alternative sans démocratie directe, sans mise en oeuvre effective d’un pouvoir transversal. Un tel projet comme le design global ne peut exister sans son parlement de quartier. Et je n’insiste pas assez sur le parlement de quartier. Il s’agit de la sphère publique-publique de Cornélius Castoriadis Une question se pose alors dans le cadre du design global : Quel impact environnemental le développement de tel réseau nécessaire à l’élaboration de ces parlements de quartier à travers le monde peut-il avoir ? Il s’agit bien de développer dans ce cas une science des réseaux (l’idée d’un réseau holoptique est encore à améliorer mais il peut nous apporter la réalisation d’un phénomène émergent : l’intelligence collective),
(“Rhizome” de Deleuze nous raconte que le réseau n’a pas de racine originelle, n’a ni début ni fin, qu’il se dévellope à sa guise sans hiérarchie et par dissémination forme des fruits de toutes natures, il faut l’aborder comme le ferait un jardinier japonais “un MASANOBU FUKUOKA” des réseaux, et en récolter ses nombreux fruits sans en contrarier ses fonctions).

Cette notion d’intelligence collective est abordée par Jean-François NOUBEL et Edgar MORIN. Jean-François Noubel est chercheur, professeur et formateur en intelligence collective globale et le fondateur du site thetransitioner.org. Il s’inscrit ainsi dans la mouvance émergente des créatifs culturels qui tend vers une organisation sociale non-pyramidale, soucieux d’une écologie à la fois de l’individu physique et spirituel, de la société et de l’environnement. Il envisage une approche complètement différente de l’argent et de l’économie basée non sur la rareté mais sur la suffisance, et encourage le développement à la fois individuel et collectif (holoptisme, collaboration cybernétique, pouvoirs politiques distribués, monnaies communautaires descendantes du Système d’Echange Local ou SEL). Bref un nouveau paradigme.

EDGAR MORIN (et son constructivisme radical) également développe l’Épistémologie complexe *L’épistémologie (du grec ancien  epistomê « connaissance, science » et lógos « discours ») désigne soit le domaine de la philosophie des sciences qui étudie les sciences, soit la théorie de la connaissance en général. Concept dont la première formulation date de 1982 dans le livre Science avec conscience (1982) qui exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d’entrelacements (plexus). Le terme Épistémologie complexe est employé par Edgar Morin dans son œuvre, particulièrement dans le tome 3 de La Méthode intitulé La Connaissance de la connaissance. L’épistémologie complexe que propose Edgar Morin vise à dépasser l’épistémologie classique. Selon ses propres termes, elle se veut ouverte sur un certain nombre de problèmes cognitifs clés et se propose d’examiner non seulement les instruments de connaissance en eux-mêmes, mais aussi les conditions de production (neuro-cérébrales, socio-culturelles) des instruments de connaissance. L’épistémologie complexe n’a pas de fondement, au sens littéral, cette métaphore empruntée à la construction étant trompeuse. Edgar Morin préfère la métaphore, qu’il emprunte à Rescher, d’un système en réseau dont la structure n’est pas hiérarchique, aucun niveau n’étant plus fondamental que d’autres, à laquelle il ajoute l’idée dynamique de récursivité rotative. La récursivité rotative : L’épistémologie n’est pas le centre de vérité, elle doit tourner autour du problème de la vérité en passant de perspective en perspective et de vérité partielle en vérité partielle. C’est par cette rotation que peut tenter de s’effectuer une réarticulation du savoir, elle-même inséparable d’un effort de réflexion fondamental.

La Noologie est aussi dans la réflexion d’Edgar Morin: Ces idées ne sont pas que pures chimères ou simples épiphénomènes. Il y a, nous l’avons vu, existence et réalité objectives des idées. Il y a une vie des idées, une organisation des idées, il y a autonomie et activité propres des idées. Les idées ont besoin d’un milieu pour naître, croître, se développer. Ce milieu ou habitat, c’est notre esprit que Morin nomme après Teilhard de Chardin noosphère. Les idées habitent nos esprits ; ce sont des êtres d’esprit. Donner pleine réalité à la noosphère, c’est reconnaître la vie et l’existence objectives des idées. Les considérer sous l’angle de leur organisation, c’est permettre l’élaboration d’une science des idées ou noologie. Le design global introduit à la science de la représentation. Celle des écosystèmes biologiques et sociaux dans leurs interactions. Celle des réseaux dans leur dynamique. Et celle de la représentation que nous nous faisons nous-mêmes collectivement. C’est aussi une science de l’agrégation des compétences pour que chacun y trouve sa place et y apporte son vécu, ( l’artiste JR).

C’est la proposition d’un cyber-romantisme : Si par exemple l’art de John Cage prétend rejoindre la vie c’est qu’il est pleinement capable d’entrer en résonnance avec ce qui l’environne, voire même de ne résonner que pour donner à entendre ce qui l’environne. Et pour John Cage l’environnement, ça n’est pas d’un côté la forêt et ses sonorités agréables et de l’autre la ville et ses bruits insupportables ; d’un côté la passivité contemplative et de l’autre l’action effrénée. John Cage, en mêlant ce que séparent les stéréotypes de la culture occidentale, déjoue les clivages nature-culture. Il nous donne à écouter le chant des klaxons et des moteurs, change des freins d’automobile en instruments de musique (Construction in Metal pour “gamelan”), fait d’un salon d’appartement standardisé une véritable batterie (Living Room Music). Sa démarche environnementale incite à la contemplation et à l’écoute de la nature, non dans quelque refuge bucolique éloigné mais au cœur même de la ville, sollicitant une attention aux choses qui, si elle venait à être adoptée, pourrait représenter une réelle révolution quant aux rapports de l’homme à l’environnement. Et “ce n’est pas parce que je veux me rapprocher de la nature que je veux abandonner la Cité”,ou “Par mon action j’apporte la jubilation dans mon quartier et la fierté d’être d’ici à tous”.

C’est une science de l’appropriation des canaux médias (introduction à Marshal Mac Luhan) *“Un média dominant a pour caractéristique de nous rendre aveugle à son action, en raison de notre projection narcissique subliminale dans cette extension de nos sens. Ainsi l’analyse des médias doit donc réussir à nous détacher de leur emprise.” C’est un projet d’urbanisme, d’architecture de paysage, d’architecture dite positive, de design de vie, d’objets, de techniques (à ce propos le fait de se doter d’une instance techno-scientifique au sein du bureau de design global est incontournable), de transformation de notre environnement urbain vers des écosystèmes naturels d’un bout à l’autre de notre cadre de vie et des écosystèmes humains vers la résilience. C’est penser le recyclage total et ce qu’il produit dans notre quotidien. C’est une science de la projection des idées et c’est une science du mouvement en mouvement (audio-visuel, danse …) mettant en oeuvre la perception de la sensibilité profonde (La kinesthésie) Processus de mémorisation du système neuro-moteur et de la coordination main-œil, (L’analogon évoqué dans “L’imaginaire” de Jean-Paul Sartre) Cette science du mouvement en mouvement est articulée d’espaces de respiration, de pauses, de repères statiques peuplés de signifiants de l’imaginaire plastique. Les artistes plasticiens au regard de Marshal McLuhan manipulent le signifiant comme l’écriture, le langage et par delà l’ère du pré-langage, la synesthésie. Kinesthésie et synesthésie sont nos GPS dans l’exploration du champ de l’imaginaire collectif.

Le bureau de design c’est entre autres, la maîtrise de la modélisation des interactions de phénomènes hétérogènes concourant à l’autonomie. Le bureau de design participe aussi en coordination avec l’université et en accord avec le parlement de quartier au développement d’une économie sociale et solidaire audacieuse. Il développe une science des relations humaines fonctionnelles formant le tissu social. La pensée produite par l’université populaire au travers de l’interdisciplinarité induit une formulation plastique du projet de société proposé par le bureau de design global discuté collectivement par ce parlement de quartier jusqu’au consensus permettant ainsi l’action ou la revendication.

*Intelligence collective

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LE MIND LAB
La notion de design Global version Danoise :

http://www.mind-lab.dk/en

 

BLEU-BLANC-ZÈBRE
Une initiative d’esprit « design Global  » version Française:

ttp://bleublanczebre.fr/projet/

 

UP-CONFÉRENCE
Inspirer l’innovation sociale

http://up-conferences.fr/

 

UNIVERSITÉ INTERDISCIPLINAIRE D’ARTS PLASTIQUES
Collectif Elie Savatier

http://www.atelier.solutions/

Suite…

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