C’est aussi le collège De l’initiative de transition de Rob Hopkins
Ce qui a jusqu’ici manqué au mouvement écologique, c’est moins un but à long terme qu’un chemin pour l’atteindre; il entrevoit vers quoi se diriger, mais voit moins bien comment. S’il sait vers quoi se diriger, trop souvent son programme se réduit à un catalogue de désirs et de rêves, illustré de quelques gadgets verts. Une politique agricole pourrait lui donner ce poids de réalité qui lui manque. Un programme qui n’est pas une affiche de propagande a forcément pour fonction d’assurer la transition : le passage entre le passé et l’avenir; or la politique agricole est précisément le domaine ou il s’opère tout naturellement : la transformation immédiate des pratiques où l’agriculture biologique aurait son mot à dire y est inséparable de la révolution des structures politiques et sociales.(Charbonneau 1991, 184-5)
Ce modèle a pour but d’aider les personnes intéressées à faciliter la transition de leur communauté en leur proposant une base sur laquelle s’appuyer pour entamer le processus. Il existe aujourd’hui plus de 250 initiatives locales de Villes et communautés en Transition (voir leur site villesentransition.net; on parle en France de Territoires en Transition afin de pouvoir utiliser l’abréviation TT des Transition Towns) dans une quinzaine de pays et la liste s’allonge presque chaque semaine. La Transition comme mouvement constitue sans doute la plus prometteuse des « réactions des sociétés face aux défis posés par Bernard Charbonneau », répondant notamment à son souhait d’une « internationale des provinces et des villages »(Charbonneau 2009, 189), des communes et des quartiers (Charbonneau 1991, 173) contre la liquidation productiviste de la nature et de la liberté qui s’y conjoignent au mieux. Une vision sans action n’est qu’un rêve; de l’action sans vision ne fait que passer le temps; la vision conjuguée à l’action peut changer le monde.(Hopkins 2010)