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Le collège de la Jubilation: Il travaille conjointement avec le collectif d’artistes à l’élaboration d’actions artistiques. Ce collège réfléchit aussi aux travaux de Guy Debord, essayiste, cinéaste et révolutionnaire français. C’est lui qui a conceptualisé la notion sociopolitique de « spectacle », développée dans son œuvre la plus connue, La Société du spectacle (1967). Debord a été l’un des fondateurs de l’Internationale lettriste (1952-1957) puis de l’Internationale situationniste (1957-1972), dont il a dirigé la revue française. Laurent Gervereau est un artiste, écrivain et philosophe né en France en 1956. Il a consacré sa vie professionnelle à la recherche sur le monde des images en fondant une discipline (l’histoire du visuel ou « histiconologia ») Ses activités publiques datent du tout début des années 1970 où il expose ses œuvres picturales à côté de surréalistes historiques (Alfred Courmes, Clovis Trouille, le surréalisme en Belgique et à Prague, Mirabelle Dors et Maurice Rapin), notamment au théâtre du Ranelagh. Il se forge une conception du monde héritée des libertaires du XIXe siècle et est proche de l’Internationale situationniste. Il devient membre du Collège de ‘Pataphysique avant son occultation.
* L’histoire du visuel (Visual History ou Histiconologia de son nom savant) aurait pu s’appeler “histoire des images”. Un de ses principaux promoteurs (Laurent Gervereau) a en effet écrit une histoire générale des images et une collection de livres a été créée chez Gallimard en 1996 sous le titre Le Temps des images. Cependant, dans le monde, la définition du mot “images” est souvent floue et se réfère parfois uniquement aux “images secondes”, c’est-à-dire aux reproductions, aux reflets (la figuration d’un tableau et non l’objet unique lui-même : le tableau). Le mot “visuel” correspond, lui, à l’ensemble de la production visuelle humaine et est ainsi plus large, englobant tous les aspects créatifs (les “arts”), comme tous les emplois et la multiplication industrielle des images sur tous supports, “images fixes” ou “images mobiles”. L’objet de cette science est donc l’étude de toutes les productions visuelles humaines depuis la préhistoire. Conduisant à d’infinies recherches sectorielles et comprenant les spécificités de l’art, elle entend appréhender un champ global.
Aujourd’hui, la prise en compte de toutes ces méthodes et le fait de considérer l’ensemble des productions visuelles s’imposent parce que sont réunis sur le même écran des émanations de toutes les époques, de tous les supports, de toutes les civilisations. La transformation du territoire oriente de facto la transformation du champ scientifique. Il devient en effet pédagogiquement urgent de donner des repères aux enfants comme il devient scientifiquement indispensable de « qualifier » ce que nous voyons, de savoir quoi est quoi, donc de bâtir une histoire générale de la production visuelle humaine. Président de l’Institut des images, Laurent Gervereau publie un ouvrage appelé à faire date. Il a réuni une équipe d’une qualité exceptionnelle, qu’il s’agisse d’artistes et d’intellectuels confirmés ou de brillants jeunes chercheurs, autour d’un concept d’image. On sait que l’on considère que, depuis les dernières années du XXe siècle, l’humanité est entrée dans ce qu’on appelle l’ère des images. La somme présentée par Gervereau est dans la ligne des travaux qui ont apporté depuis vingt-cinq ans une contribution de premier ordre à l’objectif Voir, comprendre, analyser les images, titre d’un ouvrage précédent de l’historien (La Découverte, première édition en 1994), et s’inscrit dans sa réflexion sur un nouvel objet de la culture humaine, le visuel, auquel il a également consacré un volume (Histoire du visuel au XXe siècle, « Points histoire », Le Seuil, 2000). (…) Aujourd’hui nous serions entrés avec en particulier Internet dans l’« ère du cumul » et cet ouvrage semble être la première tentative globale pour pénétrer dans ce nouveau domaine de l’image mondialisée et globalisée. »
Laurent Gervereau : http://www.gervereau.com/

