Catégorie : Chapeau
Chapeau : tête de chapitre
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13-EDGAR MORIN : La politique de civilisation
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L’idée de progrès, telle qu’elle a été formulée à partir de Condorcet, a été conçue comme une loi historique, mécanique et indéfinie du devenir humain. Sur le plan moral, cette idée est malheureusement fausse. Au XIXe siècle, tous les États européens avaient interdit la torture. Au XXe siècle, elle fut réintroduite par toutes les nations, y compris par la France lors de la guerre d’Algérie.
Mais l’idée de progrès ne doit pas être abandonnée. Ce qu’il faut abandonner, c’est le déterminisme du progrès, ce qu’il faut conserver c’est la possibilité de progrès. Ainsi les Lumières doivent être dépassées au sens hégélien du terme, c’est-à-dire conservées. Ce qui doit être dépassé, c’est la raison close, fermée sur elle-même. La raison pure n’existe pas. Comme nous le montre un neurologue tel qu’Antonio Damasio, la raison comporte toujours du sentiment. Il nous faut aujourd’hui combiner le romantisme et les Lumières, afin qu’il n’y ait pas de passion sans raison, ni de raison sans passion. Il faut relier l’esprit critique et autocritique des Lumières au sentiment de la nature. Je suis d’accord avec les principes du « pacte écologique ».
Nous avons un problème de vie en société. Regardez le nombre de psychotropes et d’anxiolytiques que nous absorbons. Les Français traitent de manière individuelle et personnelle un mal-être existentiel qui est aussi un malaise commun. D’où le recours de plus en plus grand aux sagesses orientales, au yoga, au bouddhisme zen, et au grand marché de la réalisation de soi. D’où la recherche de spiritualité, l’appel à la psychanalyse et au-delà à la philosophie. Nous nous ruons sur les vacances, le départ, l’exotisme, et, dans le loisir, nous nous déguisons en faux primitifs, en faux paysans. Nous aspirons obscurément à fuir la vie du métro-boulot-dodo qui obéit à la logique déterministe, chronométrique, hyperspécialisée de la machine artificielle de nos usines et bureaux. Experts et « éconocrates » nous traitent comme des machines triviales c’est-à-dire strictement déterministes, alors que la part non triviale en nous, celle du vouloir vivre, aimer, communier, nous réaliser, échappe à cette logique.
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Le pacte écologique n’a de sens qu’à condition de sortir de cette logique et d’être complété par un pacte politique. Pour ne pas aller dans le mur, comme vous dites, nous avons besoin d’une politique que j’ai appelée « politique de l’homme » et que je complète par une politique de civilisation.
Ce collège a pour rôle de mettre en oeuvre “la Méthode” d’Edgar Morin pour la conduite de l’interdisciplinarité des travaux au sein de l’université populaire et la mise en oeuvre des sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur pour une Conscience planétaire et une Politique de civilisation.
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Ce colllège peut recourir à la pensée de gilles DELEUZE
Gilles Deleuze est un philosophe français né à Paris le 18 janvier 1925 et mort à Paris le 4 novembre 1995. Des années 1960 jusqu’à sa mort, Deleuze écrit de nombreuses œuvres philosophiques très influentes, notamment sur la philosophie elle-même, la littérature, le cinéma et la peinture. Dans la théorie philosophique de Gilles Deleuze et Félix Guattari, un rhizome est un modèle descriptif et épistémologique dans lequel l’organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique avec une base, ou une racine, prenant origine de plusieurs branchements, selon le modèle de l’Arbre de Porphyre—, mais où, tout élément peut affecter ou influencer tout autre. Ce qui s’affirme comme élément de niveau supérieur est, en vérité, nécessairement subordonné, mais non l’inverse; dans un modèle rhizomatique, tout attribut affirmé d’un élément peut influencer la conception des autres éléments de la structure, peu importe sa position réciproque. Le rhizome n’a, par conséquent, pas de centre, une caractéristique qui le rend particulièrement intéressant pour la philosophie des sciences, la philosophie sociale, la sémiotique et la théorie de la communication contemporaines.♦
Sur la fin de sa vie, Deleuze esquisse le prolongement d’une idée de Foucault qui envisageait la fin des sociétés disciplinaires. “Le contrôle est à court terme et à rotation rapide, mais aussi continu et illimité, tandis que la discipline était de longue durée, infinie et discontinue. L’homme n’est plus l’homme enfermé, mais l’homme endetté.”
Ce collège étudie aussi la pensée de Paul-Michel Foucault, le nomade du savoir…
Paul-Michel Foucault, né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le 25 juin 1984 à Paris, est un philosophe français dont le travail porte sur les rapports entre pouvoir et savoir. L’une des thèses les plus fortes de Foucault est que l’augmentation et la généralisation des libertés dans la Modernité se sont fondées sur un régime disciplinaire et une normalisation (le « principe d’une homogénéité de la réaction sociale ») qui sont restés pendant des siècles presque « invisibles » pour la théorie.Suite…

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12-JEAN-FRANÇOIS NOUBEL : Le réseau holoptique
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Jean-François Noubel distingue :
– l’intelligence collective originelle (celle des petites équipes (sportives notamment), des tribus)
– l’intelligence collective pyramidale (celle des grandes équipes, entreprises, des civilisations qui débutent avec l’agriculture et instituent une hiérarchie rigide)
– l’intelligence collective globale (en réseau,cybernétique, souple, utilisant le Net pour communiquer et collaborer, privilégiant le leadership à l’autorité)Il ne faut pas opposer l’ancien système de l’intelligence pyramidale, mourant, à celui, naissant, de l’intelligence collective holomidale. J’entends tout le temps des gens dire que même s’il y a une innovation sociale indéniable, les outils demeurent le monopole des organisations à intelligence collective pyramidale, faites pour faire du profit et pour contrôler. Les gens qui disent cela opposent des systèmes politiques dans une vision intellectuelle des idéologies. Mes recherches se contentent d’observer l’évolution, pas d’argumenter si tel ou tel système politique devrait prévaloir. De manière pragmatique et concrète, on a une loi du vivant : tout nouvel écosystème doit pousser sur l’ancien. L’ancien, tout en rejetant le nouveau, lui offre les briques fondamentales ainsi que le compost issu de sa propre décomposition. Ses manifestations paroxystiques –plus de concentration des pouvoirs et de l’argent, plus de normalisation, etc– provoquent également une dynamique d’évolution pour ceux qui veulent s’extraire de cette matrice. Ainsi l’intelligence collective holomidale, en attendant de devenir un écosystème social autonome, pousse-t-elle sur le terreau de l’intelligence collective pyramidale. Il y a un processus fractal, complexe et non-linéaire.
Ainsi ce collège transcrit l’expérience de jf Noubel dans ce nouveau contexte du parlement de quartier et développe un réseau spécifique Collaboratif pour les travaux universitaires, une grosse capacité de stockage et d’archivage, la réalisation du concept d’holoptisme pour l’agora électronique figurant le parlement de quartier et un plateau de diffusion multi-média.
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11-PIERRE JC ALLARD : Le pragmatique de la pensée sociale
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Pour Pierre jc Allard une Nouvelle Société se définit par une nouvelle façon de produire, de gouverner et d’offrir des services à la population. Elle ne découle pas d’une idéologie, mais est construite de façon empirique, pour répondre au besoin de mutation d’une société qui a maîtrisé l’industrialisation et atteint l’abondance, mais où se sont développées des malformations structurelles et des dysfonctionnements dont les signes les plus apparents sont la misère et la violence.
Ce collège traduit dans l’esprit du quartier(ici) les prérogatives (là-bas) de Pierre jc Allard dans l’organisation sociale basée sur la plus importante expérience au Québec de ce type d’organisation connu.
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10-MASANOBU FUKUOKA : La permaculture
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Microbiologiste de formation et spécialiste en phytopathologie, il travaille au Bureau des Douanes de Yokohama, à la Division de l’Inspection des Plantes. Rapidement, il commence à douter des progrès apportés par l’agriculture scientifique (dépendante du travail de la terre, des engrais et des pesticides chimiques), et démissionne alors de son poste. Il décide de retourner sur la ferme de son père, sur l’île de Shikoku. Dès lors, il consacre sa vie à développer une agriculture plus conforme à ses convictions, qu’il qualifiera d’agriculture naturelle. Ses recherches, inspirées de ses racines culturelles zen, taoïste, shinto, bouddhiste, vont dans le sens d’une unification spirituelle entre l’Homme et la Nature. À partir des années 1980, ses expériences rencontrent progressivement une reconnaissance mondiale, et il multiplie les conférences et les rencontres internationales. Sa ferme devient un lieu d’échange sur ses pratiques pour les experts et les curieux venus du monde entier.
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9-JÉRÉMY RIFKIN : Nous explique ce qu’est le pouvoir transversal
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L’émergence d’une troisième Révolution Industrielle
Elle nait d’une convergence des technologies de la communication (Internet/satellitales notamment) et des énergies renouvelables, propres et sûres. Dans son analyse prospective, Rifkin la juge nécessaire et urgente pour notamment répondre à la diminution de la production de pétrole et pour une transition vers un développement plus soutenable nécessitant une « économie décarbonée » (produisant moins de gaz à effet de serre). En effet, cette révolution serait fondée sur une production d’énergie non plus « centralisée », mais « distribuée », l’énergie circulant dans le réseau de manière « intelligente », un peu comme l’information circule dans l’Internet. Ce collège a en charge d’intégrer les initiatives publiques et privées de production d’énergie renouvelable dans un schéma global de mozaïques de quartiers au sens de Bernard Charbonneau.
Jérémy Rifkin: http://www.latroisiemerevolutionindustrielleennordpasdecalais.fr/jeremy-rifkin/
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8-PIERRE RABHI : Les éco-systèmes
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Le collège incarnant La guilde des jardiniers magiques.
Travaille à la réintroduction d’éco-systèmes dans les zones urbaines et intermédiaires. Pierre Rabhi fonde l’association “Colibri” en 2006 et lance le “Mouvement pour la Terre et l’Humanisme” Pour Pierre Rabhi le dictionnaire donne deux définitions à la culture, la première : actions de cultiver la terre, ensemble des opérations propres à tirer du sol les végétaux utiles à l’homme et aux animaux domestiques. La seconde : développement de certaines facultés de l’esprit par des exercices intellectuels appropriés. De ces deux principes, il semble que le monde moderne ait surtout retenu et exalté le second. Par exemple, dans la rubrique « Culture » des journaux se trouvent rassemblées les activités ayant trait à l’érudition, les connaissances abstraites ou les expressions artistiques : littérature, théâtre, musique, cinéma, peinture, sculpture…etc. La culture est de cette façon élevée au rang des créativités sublimées de l’esprit et regroupant en une sorte de phalanstère les créateurs qui constituent une catégorie sociale vouée à un magistère spécifique. Ce magistère les place hors des contingences matérielles tangibles auxquelles la société doit se confronter.
Pierre Rabhi : http://www.pierrerabhi.org/blog/
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7-LAURENT GERVEREAU : Du Global au Local
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Le collège de la Jubilation: Il travaille conjointement avec le collectif d’artistes à l’élaboration d’actions artistiques. Ce collège réfléchit aussi aux travaux de Guy Debord, essayiste, cinéaste et révolutionnaire français. C’est lui qui a conceptualisé la notion sociopolitique de « spectacle », développée dans son œuvre la plus connue, La Société du spectacle (1967). Debord a été l’un des fondateurs de l’Internationale lettriste (1952-1957) puis de l’Internationale situationniste (1957-1972), dont il a dirigé la revue française. Laurent Gervereau est un artiste, écrivain et philosophe né en France en 1956. Il a consacré sa vie professionnelle à la recherche sur le monde des images en fondant une discipline (l’histoire du visuel ou « histiconologia ») Ses activités publiques datent du tout début des années 1970 où il expose ses œuvres picturales à côté de surréalistes historiques (Alfred Courmes, Clovis Trouille, le surréalisme en Belgique et à Prague, Mirabelle Dors et Maurice Rapin), notamment au théâtre du Ranelagh. Il se forge une conception du monde héritée des libertaires du XIXe siècle et est proche de l’Internationale situationniste. Il devient membre du Collège de ‘Pataphysique avant son occultation.
* L’histoire du visuel (Visual History ou Histiconologia de son nom savant) aurait pu s’appeler “histoire des images”. Un de ses principaux promoteurs (Laurent Gervereau) a en effet écrit une histoire générale des images et une collection de livres a été créée chez Gallimard en 1996 sous le titre Le Temps des images. Cependant, dans le monde, la définition du mot “images” est souvent floue et se réfère parfois uniquement aux “images secondes”, c’est-à-dire aux reproductions, aux reflets (la figuration d’un tableau et non l’objet unique lui-même : le tableau). Le mot “visuel” correspond, lui, à l’ensemble de la production visuelle humaine et est ainsi plus large, englobant tous les aspects créatifs (les “arts”), comme tous les emplois et la multiplication industrielle des images sur tous supports, “images fixes” ou “images mobiles”. L’objet de cette science est donc l’étude de toutes les productions visuelles humaines depuis la préhistoire. Conduisant à d’infinies recherches sectorielles et comprenant les spécificités de l’art, elle entend appréhender un champ global.
Aujourd’hui, la prise en compte de toutes ces méthodes et le fait de considérer l’ensemble des productions visuelles s’imposent parce que sont réunis sur le même écran des émanations de toutes les époques, de tous les supports, de toutes les civilisations. La transformation du territoire oriente de facto la transformation du champ scientifique. Il devient en effet pédagogiquement urgent de donner des repères aux enfants comme il devient scientifiquement indispensable de « qualifier » ce que nous voyons, de savoir quoi est quoi, donc de bâtir une histoire générale de la production visuelle humaine. Président de l’Institut des images, Laurent Gervereau publie un ouvrage appelé à faire date. Il a réuni une équipe d’une qualité exceptionnelle, qu’il s’agisse d’artistes et d’intellectuels confirmés ou de brillants jeunes chercheurs, autour d’un concept d’image. On sait que l’on considère que, depuis les dernières années du XXe siècle, l’humanité est entrée dans ce qu’on appelle l’ère des images. La somme présentée par Gervereau est dans la ligne des travaux qui ont apporté depuis vingt-cinq ans une contribution de premier ordre à l’objectif Voir, comprendre, analyser les images, titre d’un ouvrage précédent de l’historien (La Découverte, première édition en 1994), et s’inscrit dans sa réflexion sur un nouvel objet de la culture humaine, le visuel, auquel il a également consacré un volume (Histoire du visuel au XXe siècle, « Points histoire », Le Seuil, 2000). (…) Aujourd’hui nous serions entrés avec en particulier Internet dans l’« ère du cumul » et cet ouvrage semble être la première tentative globale pour pénétrer dans ce nouveau domaine de l’image mondialisée et globalisée. »
Laurent Gervereau : http://www.gervereau.com/
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6-BERNARD CHARBONNEAU : Culture = Agriculture
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C’est aussi le collège De l’initiative de transition de Rob Hopkins
Ce qui a jusqu’ici manqué au mouvement écologique, c’est moins un but à long terme qu’un chemin pour l’atteindre; il entrevoit vers quoi se diriger, mais voit moins bien comment. S’il sait vers quoi se diriger, trop souvent son programme se réduit à un catalogue de désirs et de rêves, illustré de quelques gadgets verts. Une politique agricole pourrait lui donner ce poids de réalité qui lui manque. Un programme qui n’est pas une affiche de propagande a forcément pour fonction d’assurer la transition : le passage entre le passé et l’avenir; or la politique agricole est précisément le domaine ou il s’opère tout naturellement : la transformation immédiate des pratiques où l’agriculture biologique aurait son mot à dire y est inséparable de la révolution des structures politiques et sociales.(Charbonneau 1991, 184-5)
Ce modèle a pour but d’aider les personnes intéressées à faciliter la transition de leur communauté en leur proposant une base sur laquelle s’appuyer pour entamer le processus. Il existe aujourd’hui plus de 250 initiatives locales de Villes et communautés en Transition (voir leur site villesentransition.net; on parle en France de Territoires en Transition afin de pouvoir utiliser l’abréviation TT des Transition Towns) dans une quinzaine de pays et la liste s’allonge presque chaque semaine. La Transition comme mouvement constitue sans doute la plus prometteuse des « réactions des sociétés face aux défis posés par Bernard Charbonneau », répondant notamment à son souhait d’une « internationale des provinces et des villages »(Charbonneau 2009, 189), des communes et des quartiers (Charbonneau 1991, 173) contre la liquidation productiviste de la nature et de la liberté qui s’y conjoignent au mieux. Une vision sans action n’est qu’un rêve; de l’action sans vision ne fait que passer le temps; la vision conjuguée à l’action peut changer le monde.(Hopkins 2010)
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5-PAUL ARIÈS : Directeur de conscience de la simplicité heureuse
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Ce collège travaille sur la désaliénation à la société de consommation.
Paul Ariès est l’un des acteurs de la lutte anti-sectes, cherchant en particulier des liens entre celles-ci et la mondialisation capitaliste mais aussi avec l’extrême droite. Il expose notamment dans « la Scientologie laboratoire du futur », la proximité entre ce groupe et le fonctionnement des grandes sociétés transnationales (site UNADFI). Il considère que les sectes sont autant un danger pour la démocratie que pour les individus. Il condense sa pensée en expliquant que les sectes ne sont pas un cancer sur un corps sain mais les métastases d’une société malade. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages concernant les « méfaits de la mondialisation » et l’un des acteurs des grands mouvements sociaux de ces quinze dernières années : lutte contre la « malbouffe » et la « McDonaldisation », lutte contre le harcèlement au travail, lutte contre l’« agression publicitaire », lutte contre la Disneylandisation, lutte contre la TV-réalité, lutte contre les sectes et contre l’extrême droite, lutte pour l’objection de croissance, etc. Parmi ses livres, on trouve aussi Libération animale ou nouveaux terroristes ? (paru chez Golias en 1999), où il accuse le mouvement antispéciste de « saboter l’humanisme », de faire du « terrorisme », tout en critiquant les sévices subis par les animaux.
Paul Ariès lance en octobre 2006 un Manifeste pour une grève générale de la consommation (in No Conso, Golias, 2006) conçu comme un mouvement social. Il oppose à la figure du consommateur celle de « l’usager maître de ses usages » et du citoyen.
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